Compte rendu du débat SANTE AU TRAVAIL / STRESS ET MGMT

Santé au travail UD

L'introduction au débat présente :

    • les effets du management standard, du stress, de la dépression
    • la socialisation de l'emploi
    • les suicides - Renault - France télécom
    • La bataille d'opinion public sur la RTT sans créer d'emplois, l'intensification du travail, la charge mentale
    • Le contrat d'objectifs et les conditions individualisées

La souffrance au travail :

    • Peur de l'avenir, du lendemain : "je ne comprends pas ce qui m'arrive après tout ce que j'ai donné à l'entreprise"
    • Plaisir et souffrance au travail cohabitent en permanence chez l'individu

Comment transformer la condition de travail qui demeure l'objectif et le fil de notre débat ?

D’abord, une définition commune :

      La santé n'est pas un état, elle se construit et se « déconstruit ». Chaque être humain a besoin de transformer son milieu de vie et de l’adapter à ses besoins pour trouver une autonomie et une harmonie.

La souffrance au travail est devenue non maitrisée

      ( exemple: l'intensification du travail hospitalier tenu dans des objectifs économiques réduisant le professionnel, les conditions de travail des professions enseignantes).

Les expériences de management sont issues des secteurs du commerce de la grande distribution et du secteur du tourisme de masse (Trigano).

Ecrites par des professionnels du comportement, les techniques et les théories de management sont des moyens de pression sur les salariés, soit :

    • disparition de l'état critique de l'individu
    • culpabilisation - individualisation
    • modes interrogatoires de style policier,
    • objectifs non négociés et irréalisables,
    • modes d'évaluation persécutrices,
    • contrôle du travail intrusif
    • utilisation sur un créneau punitif

Ces techniques managériales sont soutenues par les technologies informatiques (ex : toujours être joignable).

Les critères de gestion de l'entreprise (publics et privés) sont ajustés dans des objectifs de rentabilité et de financiarisation; ces critères de gestion intègrent le processus du travail. Les salariés deviennent clients fournisseurs les uns des autres. Dans ce système dominé par le profit il n'y a plus d'espace de création, d'esprit critique. Le salarié est totalement dominé par le travail, l'usager de la chose travaillée ou produite, le lien de la réalité du travail n'existe plus.

Les gens en souffrance ont l'amour du travail et des règles du métier

Certains retraités subissent les conséquences de la souffrance au travail, de la maladie, de l'accident après être sorti de l'entreprise sans pouvoir y placer une relation de cause à effet

Le cadre, la représentation de son travail:

    • Solidarité
    • Rendre visible ce qui est fait
    • Travail en équipe
    • Objectivité du travail pour lutter contre l'individualisme

Il est nécessaire de mesurer l'hyperactivité induite dans l'organisation du travail :

Une sorte de mécanisme que l'on a intégré au salarié (en lui); si bien qu'il ne peut plus s'arrêter de travailler.

L'aspect "persécutoire" de l'organisation du travail : densification des contrôles, augmentation de la productivité, la pression morale. Cette intensification se conjugue à travers l'évaluation individualisée et la mise en concurrence des salariés entre eux avec le sentiment de solitude fracassant le collectif.

Le salarié (cadre, technicien, employé, ouvrier) n'a plus d'espace entre son travail et chez lui, il est au travail tout le temps dans sa tête et dans son corps. Pour l’arrêter, se détruire devient une solution.

Nous assistons, dans l'ensemble des processus de travail (tant privé que public), à une nouvelle redéfinition des métiers et un glissement des compétences. Ce processus remet en cause la redéfinition et les besoins d'enseignement et de formation.

Nous sommes devant un paradoxe :

La souffrance au travail ( maladie , destruction ) est confrontée (voir intégrée) à l'évolution de l'allongement de la durée de vie. Cet allongement de la durée de vie redéfinit l'individu et sa relation au travail (1/3 éducation formation, 1/3 travail, 1/3 nouvelle vie retraite).

Le cadre n'est plus considéré comme un professionnel ; il est exécutant « manageur, entraineur des objectifs du profit ».

La maladie, le départ à la retraite sont devenus des variables d'ajustement de l'emploi

L'enjeu aujourd'hui devient:

    • Changer le travail
    • Changer le sens du travail

Le document unique (chsct) de suivi des risques est à utiliser en grand dans l'entreprise.

De plus, il en est l'observateur social :

    - c'est quoi le travail - la charge mentale - la charge physique

Utiliser le document unique et participer à l'élaboration d'outils pour évacuer les risques et construire une prévention sont des moyens à mettre en œuvre avec les salariés.

Ceux-ci ont un désir de travail réel; le propre de leur travail leur est invisible

Rendre visible est redonner du sens au travail pour permettre de se l'approprier.

Retrouver le plein exercice de la qualification est une nécessité pour obtenir l'épanouissement de l'individu. La charge mentale est à décliner en plan d'actions pour l'évaluer et la traiter.

L'UGICT organise une consultation sur le travail à partir de 2 questions:

    • Vous le niez
    • Vous le voulez comment

La prise de conscience conduit à la solidarité et permet d'aller plus loin dans ce qui se passe en collectivisant la ou les souffrances rencontrées. La tierce personne, hors du milieu de travail et de vie, permet de comprendre et aider l’individu et le collectif. Le rôle du médecin du travail et autres compétences œuvrant dans le milieu du travail sont à solliciter et à mettre en œuvre. L'apport extérieur de spécialiste du travail (sociologie) permet d'analyser la division du travail et la division sexuelle dans le travail

Le Syndicat :

    • demeure l'espace de liberté où il est possible de s'intéresser à la place du corps réel et subjectif dans les processus de travail.
    • doit se doter de connaissances pour comprendre les situations vécues. De même ètre attentif à ne pas stigmatiser une situation pour ne pas griller le salarié (patron pervers - salarié victime)
    • doit aller sur le terrain de l'organisation du travail
    • met en œuvre une analyse des dysfonctionnements avec l'encadrement et le CHST

Le concept travail réel/ travail prescrit est accessible à tous

Affirmer l'identité du salarié lui permet de retrouver sa dignité

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