NICOLAS SARKOZY RÉDIGE, MAIS LAURENCE PARISOT DICTE

Le chef de l’État et son gouvernement ne parviennent pas à convaincre en dépit d’un matraquage médiatique dispendieux. Les Français ne se rangent toujours pas à la perspective de cesser le travail plus tard et de cotiser plus longtemps alors que leurs enfants, même diplômés, peinent à trouver un emploi stable. Inspirée par les revendications du Medef, la réforme inquiète.
C’est encore ce qui ressort du sondage Ipsos/Liaisons sociales paru la semaine passée :
- 78 % des Français se déclarent inquiets sur le futur montant de leur retraite ;
- 64 % estiment ne pas faire confiance au gouvernement pour assurer l’avenir des retraites ;
- 70 % (+ 3 pts par rapport à un sondage identique de novembre 2009) s’inquiètent de leur futur niveau de vie ;
- 85 % des sondés estiment qu’« il faut continuer à réformer le système de retraites pour assurer les retraites de nos enfants » ;
- 81%considèrent que « cela ne sert à rien de réformer les retraites si on ne règle pas le problème de l’emploi des seniors et de la pénibilité du travail ».
Les Français sont donc loin d’être acquis aux solutions que l’on cherche à leur imposer. La méthode et le calendrier de la réforme (au pas de course, sans négociations véritables et au mépris du dialogue social) donnent un sentiment de fébrilité. Dans cette séquence délicate
pour l’exécutif, la présidente du Medef a estimé dans Le Figaro la semaine passée que « la promesse de s’arrêter à 60 ans, ce n’était pas un acquis social, mais au contraire une grande illusion ou un grand mensonge ».
Pire, « avoir au-dessus de la tête une telle épée de Damoclès, en le sachant plus ou moins, a participé depuis des années au moral dépressif de beaucoup de Français ». Laurence Parisot a donc tout lieu d’être satisfaite puisque le gouvernement a annoncé qu’il repousserait l’âge légal de la retraite au-delà de 60 ans. Pas tout à fait semble-t-il puisque la voilà maintenant qui sonne
la charge pour hâter le pas. Elle souhaite que le gouvernement applique les nouvelles règles à un rythme soutenu. « Le gouvernement raisonne aujourd’hui sur la base d’un trimestre par an, mais pourquoi pas un semestre par an, si ça permettait un vrai retour à l’équilibre, il me semble que ça en vaudrait la peine », suggèret- elle. On se souvient que le président Sarkozy avait promis qu’il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans, comme le lui demandait Laurence Parisot, au motif que les Français ne l’avaient pas élu pour cela. Aujourd’hui, le président foule au pied ses engagements et la patronne des patrons en redemande. Le Medef a bien compris que l’encre du projet de réforme des retraites n’est pas encore sèche, même si les grandes lignes ont été dévoilées.
Rien n’est joué et le Medef veut toujours pire. À nous de nous mobiliser pour obtenir le meilleur.
L’appel unitaire lancé pour le 24 juin par les organisations syndicales peut recevoir un accueil très favorable de la part des salariés, privés d’emplois, jeunes étudiants et futurs actifs, des retraités, comme en témoigne les sondages successifs.
D’ici au 24 juin, il est possible de mobiliser plus largement.

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